En deux ans, les mesures du gouvernement bruxellois auront permis d’attirer seize nouvelles entreprises de l’audiovisuel, venues se nicher aux abords du futur Mediapark. Signe que la capitale regagne ses lettres de noblesse en la matière?

Bruxelles, terre de l’audiovisuel. Tel est en substance le message prôné par les autorités de la capitale depuis quelques années déjà.

Aujourd’hui, force est de constater que le discours se concrétise chaque jour un peu plus, sous l’impulsion des diverses mesures et incitants mis en place par le gouvernement bruxellois afin de doper ce secteur qui en avait bien besoin.

En l’espace de deux ans à peine,  » pas moins de seize entreprises ont été attirées par la Région bruxelloise », se félicite Didier Gosuin, ministre bruxellois de l’Economie et de l’Emploi, portant le total du cluster régional à quelque 200 firmes. « C’est un signe que nous sommes parvenues à répondre à leurs attentes et que notre stratégie a été payante », se réjouit-il.

En tout cas, force est de constater qu’il en va de boîtes aux profils variés. Les firmes ayant fait le choix de la capitale exercent en effet aussi bien dans la production, avec Scope Pictures par exemple, et la post-production, avec Be Digital, que dans la location de matériel professionnel, avec Lites Films, la réalité virtuelle, avec Poolpio, ou encore le doublage de films, avec score.brussels.

Un bon point pour Bruxelles et son écosystème, surtout que le phénomène serait amené à s’accélérer, si l’on en croit le ministre. Rien que l’année passée, ce sont plus de 1000 jours de tournage qui se sont déroulés sur le territoire régional, « avec toutes les retombées économiques que cela génère, sans compter l’impact sur la notoriété et l’image de la ville ».

 

Pôle unique en 2019

Au centre de cette dynamique, l’on retrouve une zone géographique bien spécifique, comprise, pour des raisons historiques, dans un rayon de quelques kilomètres autour des terres de la RTBF et de la VRT.

Et cela tombe bien, car c’est justement cette zone – récemment racheté par la Région pour l’occasion – qui doit voir émerger le fameux projet « Mediapark ».

Dés 2019, ce nouveau haut lieu des médias audiovisuels de 40 hectares environ, sorti de terre sous l’impulsion des pouvoirs publics pour remplacer Reyers, hébergera un vaste pôle média réunissant les différents métiers de l’audiovisuel, l’enseignement, le financement, les chaînes et autres médias de service publique (BX1, RTBF et VRT).

L’objectif? Permettre les synergies en tous sens et à tout va, élément crucial si la Région entend peser dans la bataille mondiale qui se joue actuellement au niveau de la francophonie.

 

Besoin de formation

Par ailleurs, si de nouveaux métiers voient le jour, le besoin en formations adaptées aussi. Et sur ce point, le secteur semble bien mal préparé pour ce qui est de métiers très spécifiques comme le doublage de film par exemple, ou encore la réalisation d’effets spéciaux (aussi appelés « VFX » dans le jargon).

Pour y remédier, la Région accompagne donc pour l’instant le développement d’un enseignement adéquat en la matière, dont les premiers pas ont concerné ces effets spéciaux justement, avec une formation lancée en août.

Et l’on comprend aisément l’enjeu d’un tel soutien car, selon les chiffres, un euro public investi dans l’audiovisuel donnerait lieu à 8,4 euros de dépenses structurantes de la part des autres acteurs du secteur. « Un ratio exceptionnellement haut », selon les autorités bruxelloises qui glissent avoir investi 5 millions d’euros dans les contenus en 2016, générant 45 millions de retombées a fortiori.

Une réalité qui se traduit aussi côté emplois avec « 8.000 emplois directs et 7.000 indirects » dont une grande majorité à Bruxelles.

 

Reste à continuer sur la lancée.

 

Par Simon Souris

Source : L’Echo